Encore plus de coups de cœur au musée archéologique d’Istanbul!

Je vous avais fait part récemment de mes 5 premiers coups de cœur au musée archéologique d’Istanbul. Et comme promis, voici le deuxième volet de mon Top 10 des œuvres incontournables ou insolites à voir au musée archéologique en 2020!

Dans le précédent article je vous racontais les histoires liées aux Lions de Babylone, au traité de Qadesh, à la statue de Bès d’Amaranthe, à la momie de Tabnit et au sarcophage d’Alexandre. On continue donc notre visite du musée archéologique d’Istanbul, en suivant les époques…


6- Sarcophage des Pleureuses

Tout comme le sarcophage de Tabnit et le sarcophage d’Alexandre, le sarcophage dit « des pleureuses » a été découvert dans la fameuse nécropole royale de Sidon.

Si vous vous souvenez, Sidon est l’ancienne capitale Phénicienne, dans l’actuel Liban! C’est Osman Hamdy Bey qui, entre 1887 et 1888 fait transporter l’ensemble des 22 sarcophages de cette nécropole, au musée archéologique de Constantinople.

Le sarcophage des Pleureuses daterait du milieu du 4ème siècle avant JC. Le nom de son occupant n’est pas mentionné, mais les archéologues pensent qu’il s’agit du roi Straton Ier, décédé en -360 avant JC. Ce sarcophage serait donc un peu plus ancien que le sarcophage d’Alexandre, mais un peu plus récent que le sarcophage de Tabnit!

Bien évidemment, le nom que l’on donne aujourd’hui à son sarcophage, provient de ces 18 femmes qui ornent tout le pourtour. Leurs attitudes de deuil et de douleur sont toutes différentes. Des pleureuses de taille plus petite, et couchées sont également visibles dans les frontons des petits côtés.

sarcophage des Pleureuses du roi Straton de Sidon, Phénicien, musée archéologique d'Istanbul
Les pleureuses de Straton

Mais qui étaient ce femmes? Plusieurs hypothèses ont été avancées par les archéologues, sans qu’aucune ne puisse être privilégiée. Ces pleureuses pourraient être les femmes du harem de Straton? des Pleureuses professionnelles? ou bien les filles de Straton? …

Une frise au niveau du socle représente une scène de chasse. On compte pas moins de 80 petits personnages et 41 animaux tels que chiens, chevaux, lions, cerfs et sangliers. Le roi Straton aurait été un grand amateur de chasse. Il aurait d’ailleurs été enterré avec ses chiens car 7 crânes de lévriers ont été retrouvés aux côtés du défunt, dans la cuve (d’après Robert Fleischer).

Mais la frise du couvercle est tout autant intéressante et touchante. Elle représente le convoi funéraire. On remarque d’ailleurs sur celle-ci les traces de peinture polychrome…

Un style grec ou oriental?

Le sarcophage des Pleureuses est tout d’abord remarquable par l’émotion qu’il suscite! C’est également un exemple exceptionnel de la fusion de deux styles architecturaux. Il faut dire que la Phénicie se trouve à la confluence de deux mondes :

  • Une influence grecque. Les 22 pleureuses ainsi que les personnages représentés dans la frise de la chasse, les colonnes ioniques et la forme de temple donnée au sarcophage sont du pur style grec!
  • Une influence orientale. La frise du couvercle représentant le cortège funéraire est d’un style franchement perse!

Mais qui était donc ce Straton? Celui-ci est né à Sidon à la fin du règne de Darius II, le grand rois des Perses. Les Phéniciens sont alors sous domination des Perses à qui ils doivent notamment prêter assistance militaire. Toutefois, Straton est très attiré par la culture grecque. Durant son règne, il va jusqu’à se révolter contre les Perses lorsque ces derniers se préparent à une nouvelle guerre contre les Égyptiens. Straton 1er resta ainsi dans l’Histoire comme le Phénicien qui romps avec les Perses pour se tourner vers les Grecs. D’où cette double influence toute légitime dans le style du sarcophage des Pleureuses!


7- Sarcophage de Sidamara

Voici un nouveau sarcophage sur lequel s’arrêter. Il faut dire que les sarcophages ne manquent pas au musée archéologique d’Istanbul 😉

Mais cette fois-ci, il ne s’agit pas d’une découverte de la nécropole de Sidon. Non, non, non. Ce Sarcophage a été découvert dans l’ancienne citée romaine de Sidamara. (d’où son nom!). Aujourd’hui, de cette ancienne citée prospère il ne reste qu’un tout petit village perdu au milieu de la Turquie, du nom de Ambararasi, vers Konya. (tellement perdu que je ne le retrouve même pas sur Google Maps!).

De quelle époque date le sarcophage de Sidamara? Probablement du 3ème siècle, après JC! (hyper récent, comparé aux précédents). Son style correspond à la période antique tardive. Les villageois en connaissaient l’existence depuis longtemps, mais le premier archéologue à s’y être intéressé est le britannique Charles Wilson. En 1883, celui-ci prélève sur le couvercle du sarcophage une tête sculptée du dieu Éros. Il la rapporte à Londres au Victoria & Albert Muséum, où elle est exposée. Les autorités turques cherchent aujourd’hui encore à la récupérer…

Le reste du sarcophage a quant à lui été laissé sur place, car bien difficile à transporter. C’est donc Osman Hamdy Bey qui fait déplacer le sarcophage de Sidamara au musée archéologique d’Istanbul. Il n’aura fallu pas moins de 7 mois pour réussir à l’amener!

Car le point le plus remarquable, c’est sa taille! En effet, c’est le plus grand sarcophage que vous verrez au musée archéologique d’Istanbul! (et l’un des plus grands au monde). Ses dimensions sont spectaculaires : 3,70m de long x 1,85m de large x 1,78m de haut, rien que pour la cuve. Son couvercle est encore plus grand puisqu’il déborde un peu de chaque côté. Quant à sa hauteur, il rajoute 1,45 mètres. Et encore, c’est sans les têtes des grandes statues qui sont malheureusement cassées. Le poids total serait de 30 tonnes!

Le sarcophage de Sidamara est tellement grand que sur sa face principale, les personnages y sont représentés quasiment à taille réelle!

Sarcophage de Sidamara, musée archéologique d'Istanbul
Face principale du sarcophage de Sidamara

Toutefois, la composition de cette face est assez farfelue (tout comme beaucoup de détails de ce sarcophage d’ailleurs!) : On observe au centre, le défunt lui-même. Il est assis dans une posture de poète (qu’il n’était probablement pas). Il est entouré de sa femme à droite, se tenant telle une muse. Et peut-être de sa fille à gauche? Toutefois, cette dernière est vêtue à la façon d’Artémis, la déesse de la chasse et de la nature. A moins que ce ne soit la belle Hélène, fille de Zeus? De part et d’autre sont représentés les Dioscures, c’est à dire Castor et Pollux, les jumeaux divins. Tous ces personnages laissent perplexes les archéologues…

Le couvercle est en forme de lit, sur lequel sont représentés couchés les défunts (dont les têtes ont disparu). Les petits Amours – statues d’Eros – les entourent.

Chose encore bien maladroite, il semble que le couvercle ait été posé à l’envers! Les défunts étant sensés être tournés vers la façade qui les représente et non la scène de chasse qui s’étale sur l’autre face.

Encore une particularité, le sarcophage de Sidamara n’a pas de socle. Lors de sa découverte, il était placé à même le sol dans une fosse, profonde de 4 mètres! On pouvait semble t-il y descendre par des escaliers. C’est un fait assez unique et bien étonnant.

A l’intérieur de la cuve auraient été découverts un crâne et 2 jarres contenant des cendres. Madame et Monsieur? en tous cas, leur identité est – et restera probablement à tout jamais – un mystère…


8- Sarcophages des empereurs byzantins

Je ressors maintenant du bâtiment principal du musée archéologique d’Istanbul. Bientôt, j’espère, l’aile droite du bâtiment sera totalement restaurée et nous aurons à nouveau accès aux statues et bustes antiques. Ainsi qu’aux vestiges byzantins. En attendant, me voilà dans la cour du musée.

Ils pourraient presque passer inaperçus, mais regardez donc ces énormes sarcophages rouges qui sont posés là, presque négligemment! Vous avez devant vous, les sarcophages des premiers empereurs byzantins!

sarcophage en porphyre rouge, premiers empereurs byzantins de Constantinople, musée archéologique Istanbul
Quel empereur byzantin a reposé dans ce sarcophage?

Étonnant, et presque décevant, de se dire que les dirigeants de cet empire ô combien grandiose, n’aient pas eu de sépulture plus impressionnante…

Mais à y regarder de plus près, c’est peut-être dans la sobriété que le matériau est sublimé. Car il s’agit de sarcophages taillés dans un matériau rare, une roche éruptive appelée porphyre. Qui plus est du porphyre rouge, ce qui est encore plus précieux!

L’étymologie du terme Porphyre, signifie pourpre. Et l’on sait que la pourpre était un symbole majeur de la puissance impériale. La chambre du Grand Palais impérial où accouchaient les impératrices, était richement décorée de porphyre. On dit ainsi d’un successeur au trône qu’il est « porphyrogénète« , c’est à dire « né dans la pourpre » s’il est le descendant direct de l’empereur. Mais le rouge, c’est aussi la couleur du sang du Christ, ce qui donne au Porphyre un caractère encore plus sacré.

Il existe d’autres types de porphyre comme le porphyre vert, appelé serpentin, extrait des carrières du Péloponnèse. On le retrouve très facilement dans les décors intérieurs des monuments byzantins. Le porphyre rouge, quant à lui, est issu exclusivement des carrières d’Egypte. Les égyptiens ne l’avaient pourtant jamais utilisé. Lorsque l’empire romain s’est étendu à l’Egypte, le porphyre rouge a servi à la construction de grandes colonnes, statues, et bien-sûr des tombeaux destinés aux empereurs. On suppose d’ailleurs, que les tombeaux ont directement été taillés en Egypte, et transportés ensuite jusqu’à Constantinople. Car leur transport était extrêmement compliqué.

Ce type de roche est tellement dense – bien plus que les marbres blancs utilisés pour les autres sarcophages vus précédemment – qu’il est extrêmement difficile à sculpter. Ceci explique peut-être le fait qu’il n’y ait que peu d’ornementation, hormis une croix. On n’y voit pas non plus d’inscription permettant d’identifier leur propriétaire…

Quels empereurs reposaient dans ces sarcophages de porphyre rouge?

Les sarcophages en porphyre rouge sont le symbole de la puissance impériale Byzantine. Le premier empereur Byzantin à faire de Byzance la nouvelle capitale romaine est Constantin le Grand en 333. Auparavant les empereurs étaient logiquement ensevelis à Rome. C’est d’ailleurs à Rome que l’on peut observer les premiers sarcophages en porphyre rouge, dédiés aux proches de Constantin :

  • Le sarcophage de Sainte-Hélène, la mère de l’empereur Constantin Ier. Aujourd’hui exposé au Vatican, ce sarcophage aurait été taillé à l’origine pour Constantin lui-même.
  • Le sarcophage de Constance, la fille de Constantin. Une prouesse de par son décor en haut-relief sculpté dans le porphyre!

Mais tout cela ne nous dit pas qui occupait les sarcophages que nous avons au musée archéologique d’Istanbul! Une chose est certaine, c’est qu’ils proviennent de l’église des Saints-Apôtres où quasiment tous les empereurs ont été ensevelis à partir de Constantin (4ème siècle) jusqu’au 11ème siècle. (Plus tard, ils le seront notamment dans le complexe du monastère du Christ Pantocrator.)

Parmi les plus illustres personnages pourraient donc s’y être trouvé : Constantin Ier, Justinien et Theodora, Basile II, Irène l’Athénienne, Zoé Porphyrogénète, etc.

Mais quoi qu’il en soit, on ne peut pas dire que ce fût de tout repos pour leurs dépouilles :

  • 1204, le saccage par les Latins : Ces derniers, de retour de la 4ème Croisade s’arrêtent par Constantinople. Non pas pour une visite de courtoisie entre collègues chrétiens. Mais plutôt, pour piller la capitale Byzantine et en prendre le contrôle. C’est un énorme saccage qui est perpétré. L’église des Saint-Apôtres est dépouillée de ses saintes reliques et les tombeaux impériaux sont vandalisés, sans aucun égard pour leurs illustres dépouilles. Les témoins de l’époque racontent que la couronne en or de feu Héraclius aurait été arrachée de sa tête avec des cheveux encore collés à elle. Charmant!
  • 1453, la prise de Constantinople par les Ottomans. Mehmet le conquérant entre dans la ville et met fin à l’empire byzantin. Peu de temps après (en 1461) des derviches fanatiques détruisent l’église des Saints-Apôtres, qui était déjà en piteux état depuis les Latins. Ils s’acharnent à coup de masses et de barres de fer pour réduire en poussière les dernières traces de l’église. Les ossements impériaux sont jetés dans le Bosphore. A la place de l’église des Saints-Apôtres se dresse depuis, la mosquée de Fatih.

Mais par quel miracle, ont été sauvés ces 4 sarcophages présents au musée archéologique d’Istanbul? Mystère…Le fragment d’un 5ème sarcophage a aussi été rapporté au musée mais n’est pas visible à cause des travaux en cour. Sur celui-ci serait visible une scène de vendanges datée du 4ème siècle. Aussi les archéologues pensent qu’il s’agit d’une réplique du tombeau de Constance. (Celui que l’on peut voir à Rome avec ses riches décors!). Ce qui laisse à penser que ce serait celui de Constantin le Grand lui-même…


9- Pavillon aux céramiques

Pavillon aux céramiques ou kiosque émaillé, musée archéologique Istanbul, style Perse
Façade principale du Pavillon aux céramiques

Passons à présent au bâtiment qui abrite la section du musée archéologique sur les œuvres islamiques. Ce Pavillon aux céramiques ou Kiosque émaillé, vaut à lui seul que l’on s’y intéresse! Moi, en tous cas je le trouve magnifique et son style est assez unique à Istanbul.

Le Pavillon aux céramiques est l’un des plus anciens bâtiments de l’époque ottomane d’Istanbul. Sa construction a été commanditée par le Sultan Mehmet Fatih, le conquérant d’Istanbul, dès 1472. A l’origine ce sont 3 pavillons qui sont construits, dans les jardins du tout nouveau palais Topkapi. Chacun de ces pavillons devait représenter un style architectural de l’un des 3 mondes sur lesquels régnaient désormais les Ottomans.

  • un pavillon de style grec
  • un pavillon de style turc
  • un pavillon de style persan

Les deux premiers ont depuis, été détruits. Seul a subsisté le pavillon que vous contemplez, qui est donc celui de style persan. Il se distingue du style turc, ne serait-ce que par sa façade. Les céramiques qui la recouvrent sont très différentes de celles que l’on pourraient voir dans la mosquée bleue par exemple.

Les artistes qui ont œuvré à son élaboration venaient du Khorasan, une région au coeur de la Perse, aujourd’hui à la frontière Iran/Afghanistan. (d’où nous vient également Rumi, le célèbre poète fondateur des derviches tourneurs!). Ce sont plus de 2000 carreaux de céramiques monochromes blanches, bleues et turquoises qui forment des calligraphies en arabe, ou de simples motifs géométriques raffinés.

Entre les années 1875 et 1891, le pavillon aux céramiques a été transformé en musée impérial pour accueillir les premières découvertes d’Hamdi Bey, le temps de construire le musée archéologique. Les sarcophages de Sidon y ont été entreposés un temps, du moins pour ceux qui pouvaient y entrer! (les plus gros ne passaient pas les portes…)

La pavillon aux céramiques a été restauré dans les années 1950 pour pouvoir abriter les œuvres d’époque ottomane et seldjoukide du musée archéologique d’Istanbul.

A l’intérieur du pavillon, on peut aujourd’hui admirer plusieurs belles pièces de céramiques. Elles ont été fabriquées dans les célèbres ateliers ottomans d’Iznik, Kütahya, Çannakale, voire même pour les plus anciennes, des ateliers de l’époque seldjoukide! Les pièces les plus remarquables sont :

  • Le mirhab de la mosquée Ibrahim Bey de Karaman (ville située à l’est de la Turquie, pas loin de l’ancienne Sidamara dont j’ai parlé un peu plus haut!). Une oeuvre datée de 1432.
  • La fontaine Ab-I Hayat, ou de l’élixir de vie. Cette fontaine a été ajoutée au kiosque en 1590, par le Sultan Murat III. Elle représente un superbe paon dont les dorures se marient à merveille avec les tulipes pastel, symbole de la Turquie!
  • Les céramiques du fameux palais Kubadabad, de la dynastie Rum (13ème siècle environ). C’est à dire les seldjoukides d’Anatolie, dont j’ai déjà eu l’occasion de parler dans mon article sur la ville de Konya! Et puisque vous êtes des lecteurs attentifs, vous savez donc pourquoi on les appelait Rum… n’est-ce-pas ? 😉

10- Tête de Méduse

Et voici la 10ème oeuvre que j’ai sélectionné dans mon Top 10 du musée archéologique d’Istanbul en 2019! Loin d’être la plus connue, ni la plus remarquable – mais c’est pas grave, au contraire – je la trouve d’autant plus touchante. Elle semble perdue au milieu d’autres vieilles pierres qui n’ont pas eu la chance de trouver une place au chaud dans le musée.

tête de Méduse, musée archéologique d'Istanbul
Ne me regardez pas dans les yeux…!

Et pourtant, il s’en est fallu d’un rien qu’elle ne connaisse une destinée plus glorieuse. Regardez-la bien, elle ne vous rappelle rien? Si je vous parle de la Citerne-Basilique, vous voyez maintenant de qui je veux parler!

Cette tête de Méduse est étrangement similaire aux deux têtes de Médusa qui servent aujourd’hui de socle à deux colonnes de la Citerne-Basilique. Et pour cause!

Cette tête de méduse a été découverte dans les environs du Forum de Constantin. C’est à dire l’actuel quartier de Çamberlitaş. C’est lors des travaux d’agrandissement de la chaussée, en 1869, que les archéologues l’ont mise au jour. Entreposée à Sainte-Irène dans un premier temps, elle est arrivée dans la cour du musée archéologique d’Istanbul en 1916.

Il semble que cet énorme bloc de marbre ait servi de clé d’arcade pour l’une des deux arcades qui formaient les portes d’entrée au forum de Constantin. L’autre arcade aurait alors eu pour clé les deux autres têtes de Médusa que l’on voit aujourd’hui dans la Citerne-Basilique. Ces dernières étant posées dos à dos pour que chaque face soit ornée d’une méduse.

Pourquoi cette Méduse?

Tout le monde sait bien-sûr que Méduse – ou Médusa – est un personnage de la mythologie grecque. Elle était celle des trois sœurs Gorgones, qui avait le pouvoir de vous pétrifier de son regard. Jusqu’à ce que Persée ne lui tranche la tête! et l’offre à Athéna qui s’en ai fait un joli médaillon …

Au cours du temps, la représentation de Médusa a connu un petit lifting. Car au début, elle était sous les traits d’un monstre, avec une grosse tête de sanglier, tirant la langue et montrant ses crocs. Par la suite, son visage s’est affiné pour devenir celui d’une jolie jeune femme. Mais sa caractéristique constante est cette chevelure formée de serpents!

A son origine donc, notre Médusa greco-romaine avait beaucoup de similitudes avec un autre personnage que l’on a déjà vu au musée archéologique d’Istanbul. Il s’agit de notre Bès d’Amathante! Présenté lui aussi de face, avec une bouille plutôt hideuse et la langue pendante. Il n’en sont pas moins, l’un comme l’autre, des « gentils » qui faisaient office de talisman, ou de protection contre le mauvais œil.

Appartenant au monde des morts, mais avec de bonnes intentions, il est donc logique que Médusa soit souvent représentée sur les monuments funéraires greco-romains. On la retrouve entre autre sur un sarcophage entreposé dans la cour du musée archéologique… Allez, amusez-vous à le chercher 😉

Et profitez donc de notre jolie Médusa pour un selfi souvenir, car contrairement à ses sœurs de la citerne-basilique, sa tête à elle est à l’endroit! 😉


Voici donc les 10 œuvres qui font du musée archéologique d’Istanbul, un lieu incontournable pour tous les curieux et amateurs d’histoires. J’espère que cela vous donne l’envie de visiter ou revisiter ce musée. Et que mes petits compléments d’information et anecdotes vous donneront un nouveau regard sur ce très riche passé, au-delà même des périodes ottomanes et byzantines

J’attends avec impatience de pouvoir compléter cet article, lorsque le musée aura achevé complètement sa restauration et que nous retrouverons l’ensemble de ses collections!

Dans cet autre article, retrouvez tous les détails sur le tarif, les horaires et l’état de la restauration du musée archéologique d’Istanbul!