Suivez-moi dans cette visite d’une des villes les plus chargées d’histoire de Turquie, j’ai nommé Antakya! Que l’on connait aussi sous son ancien nom d’Antioche, dans la province du Hatay. Sa situation géographique est atypique par elle-même, puisque nous sommes pour ainsi dire en Syrie. Le Hatay, et donc Antakya, se trouve à l’extrême sud-est de la Turquie, au bord de la Méditerranée. Elle est réputée pour son extraordinaire musée de mosaïques romaines, pour l’église des premiers Chrétiens, pour randonner dans l’étrange Tunnel de Titus, et … pour son kunefe, une spécialité gustative surprenante mais ô combien délicieuse!

Est-il risqué de se rendre à Antakya dans le Hatay?

Pour cette visite d’un week-end en mars 2021, à Antakya dans le Hatay, nous avons préféré ne pas emmener les enfants. En raison du conflit Syrien, Antakya se trouve sur la limite entre zone rouge et orange dans la cartographie du Ministère des Affaires Etrangères. Et pourtant nous n’y avons ressenti aucune insécurité. Bien au contraire, l’accueil de la population y est extrêmement chaleureux et bienveillant.

Depuis la création d’une zone tampon d’une trentaine de kilomètre de large le long de la frontière turco-syrienne, la situation à Antakya est redevenue très calme.

Par contre, en cette période de crise sanitaire liée au Covid, nous avons dû modifier nos plans. En effet, le gouvernement turc annonce la veille de notre arrivée un couvre-feu toute la journée du dimanche. Après avoir hésité à annuler, nous avons finalement réorganisé notre programme pour visiter tous les incontournables d’Antakya et ses environs le samedi.

Quant au dimanche, notre statut de touriste nous permettait de circuler librement (en Turquie les touristes ne sont pas soumis au couvre-feu!). Je dois rajouter que grâce à nos relations, et aux amis des amis, nous avons pu passer un week-end exceptionnel à Antakya et dans le Hatay… Une chaîne humaine s’est organisée pour nous accueillir au mieux. Quand je vous dis que les turcs sont adorables!!!

La petite histoire d’Antakya dans le Hatay

Antakya est aujourd’hui une petite ville de Turquie qui pourrait paraitre anodine. Et pourtant, elle était à l’époque gréco-romaine une glorieuse cité qui rivalisait avec la grande Alexandrie.

Fondation d’Antioche

C’est vers 300 av.JC qu’Antioche est fondée par Séleucos, un général d’Alexandre le Grand. Etant un bon fiston, il donne à sa cité le nom de son père Antiochos. Et pour la distinguer des 15 autres Antioche qu’il fonde, on parle pour celle-ci de Antioche-sur-Oronte, du nom du fleuve qui la traverse.

Cette Antioche-sur-Oronte est choisie comme capitale de l’immense royaume Séleucide, qui s’étend le long de la Méditerranée entre Turquie et Syrie, ainsi que vers l’orient jusqu’en Iran.

Antioche la chrétienne

Elle sera plus tard intégrée dans l’empire romain, puis byzantin. Antioche se distingue déjà par son multiculturalisme. Grecs et Juifs notamment s’y côtoient. Il est donc logique que plusieurs disciples de Jésus s’installent très tôt à Antioche, dont les apôtres Saint-Pierre et Saint-Paul. C’est d’ailleurs à Antioche que pour la première fois, le terme de « chrétien » est attribué aux disciples de Jésus. Aujourd’hui encore elle est un lieu de pèlerinage.

Antakya la musulmane

En 638 ce sont les Arabes qui prennent la ville. Dans les années qui suivent elle passera alternativement entre les mains des chrétiens Byzantins et des musulmans (Arabes ou Turcs) : Seldjoukides, Ayyoubides, Mamelouks et Ottomans. Mais elle perd de son importance et sa population décline.

A la fin de la 1ère Guerre Mondiale, l’empire Ottoman vaincu est démantelé et le Hatay, comme l’ensemble de la Syrie, passe sous protectorat français. En 1939, après un référendum le Hatay, est étonnamment rattaché à la toute jeune République Turque.

C’est ainsi que le Hatay devient la province la plus « syrienne » de Turquie, où l’influence arabe reste très présente. Les habitants d’Antakya et du Hatay sont aujourd’hui très fiers et très attachés à cette identité multi-confessionnelle qui fait que musulmans, juifs et chrétiens vivent ici en parfaite harmonie!

Je vous recommande donc vivement de consacrer un petit week-end à Antakya!

Comment se rendre à Antakya dans le Hatay?

Depuis Istanbul, le plus simple et économique reste l’avion pour un week-end à Antakya. L’aéroport du Hatay se situe à une petite demi-heure du centre historique d’Antakya.

Nous avons pris le premier vol du samedi matin et compte tenu du couvre-feu le dimanche lié à la crise sanitaire, nous avons directement pris un taxi pour nous rendre à Samandag et randonner dans le Tunnel de Titus la matinée. Puis l’après-midi nous a suffit pour visiter les musées et le centre historique d’Antakya.

Nous avons consacré notre dimanche à une balade en voiture dans les environs d’Antakya sur les anciennes terres arméniennes, avant de reprendre l’avion en fin d’après-midi.

Que visiter à Antakya dans le Hatay?

Balade dans le centre historique d’Antakya

La vieille ville d’Antioche se visite aisément à pied. On déambule dans ses petites rues étroites sur la rive est de l’Oronte (Asi en turc), à partir de son pont romain. Ce pont qui date du IIIème siècle a été largement restauré et en a perdu sa patine… mais c’est un bon point de départ.

Tout le centre ancien correspond au quartier du bazar d’Antakya. En marchant vers le sud, on découvre l’entrée assez discrète de l’église grecque orthodoxe. Il faut franchir une première grille pour pénétrer dans une jolie cour ombragée qui abrite l’église. Lors de notre week-end, celle-ci était fermée pour cause de Covid, mais nous avons quand même réussi à nous faire ouvrir. Cela nous a valu de passer un moment sympathique avec le gardien qui nous a confié l’espace d’un quart d’heure les clés de la boutique! Une terrasse offre une belle vue sur les ruelles.

En ressortant et en remontant vers l’est, se trouve ensuite, encore plus discrète, l’église catholique turque (celle-ci, nous n’avons pas réussi à la visiter, mais en temps normal elle est ouverte).

Plus au nord, se trouve enfin la mosquée Habib-i Neccar, qui est l’ancienne église franque Saint-Jean le baptiste (fondée donc par nos lointains aïeux Francs!). On retrouve dans l’architecture des mosquées d’Antakya, comme dans l’église orthodoxe, cette cour agréable et reposante qui tranche avec la ferveur des ruelles étroites du bazar.

En terminant la boucle et en revenant vers le pont romain, on arrive sur la grande mosquée – Ulu Camii – devant laquelle une placette offre un grand nombre de pâtisseries, l’occasion de goûter ce fameux Künefe 😉

De l’autre côté du pont romain s’étend un joli parc ombragé où les familles viennent traditionnellement le dimanche matin prendre un Kahvalti, le fameux petit-déjeuner convivial turc! (Et il faut reconnaître que malgré le couvre-feu, certains ont réussi à se faufiler…)

Musée archéologique d’Antakya

La visite incontournable à Antakya, c’est son musée archéologique qui a été déplacé et rénové il y a quelques années. Il n’est donc plus près du pont romain, mais il est toujours possible de s’y rendre à pied depuis le centre-ville ou de prendre un taxi.

L’entrée du musée archéologique d’Antakya coûte 30TL (inclus avec le MuseumPass Turquie ou la Müzekart+). Vous pouvez consacrer 1h30 à 2h pour en faire le tour, tellement il y a de choses à voir. Ce sont surtout les mosaïques exceptionnelles qui font la renommée du musée archéologique d’Antakya. Mais vous y verrez aussi d’autres sections dédiées aux périodes de la préhistoire à l’empire Ottoman.

La section des Hittites au musée archéologique d’Antakya

Il y a notamment une statue que je souhaitais absolument voir, depuis que je me suis initiée à l’histoire de l’empire Hittite … il s’agit de la statue du roi Suppiluliuma, devenue l’un des emblèmes d’Antakya. J’ai été étonnée par la taille de cette statue que j’imaginais bien plus petite. Mais ne vous y trompez pas, derrière son côté Dora l’Exploratrice, avec sa coupe au bol et son sac à dos, Suppiluliuma a été un sacré souverain. Je vous invite d’ailleurs à lire son histoire dans mon article consacré aux Hittites. Quant à moi, je ne résiste pas à l’envie d’un selfie avec mon cher Suppi!

Les mosaïques romaines du musée archéologique d’Antakya

Ensuite, on passe enfin aux mosaïques romaines d’Antakya, toutes plus belles les unes que les autres, et dans un état de conservation incroyable. Récupérées dans toute la région du Hatay, ces mosaïques représentent les scènes de la vie et de la mythologie gréco-romaine.

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Parmi les plus remarquables, un autre emblème de la région, le fameux Carpe Diem d’Antakya ! Découverte en 2012, cette mosaïque datée du IIIème siècle avant JC représente le squelette de son commanditaire, en mode détente. Avec une coupe en argent, une amphore de vin et 2 pains… Et une inscription en grec ancien qui nous dit : « Soyez joyeux et profitez de votre vie ». 2000 ans plus tard, le message reste d’actualité!

Le Musée-Hôtel d’Antakya

Pas très loin du musée archéologique se trouve un autre musée, ou plutôt un hôtel qui a eu la chance – ou malchance selon les points-de-vue – lors de sa construction en 2010, de mettre à jour un incroyable site archéologique.

C’est tout simplement la plus grande surface de mosaïque d’un seul tenant jamais découverte! Imaginez la tête des investisseurs qui voient alors leur projet d’hôtel de luxe compromis… Une solution est finalement trouvée, l’hôtel est posé sur des pilotis, au-dessus du site qui devient un musée national ouvert au public en 2020.

Comptez moins d’une demi-heure pour en faire le tour. Le plus surprenant c’est cette mosaïque qui a été littéralement plissée par les mouvements du terrain.

Le prix du musée hôtel est de 30TL, un tarif que je trouve un peu exagéré comparé au musée archéologique. Mais de toutes façons, si vous avez le Museum Pass Turquie ou la MüzeKart+, c’est inclus!

La grotte de Saint-Pierre, l’église des premiers chrétiens

La Grotte de Saint-Pierre d’Antioche se situe dans les hauteurs à quelques minutes en voiture du centre-ville d’Antakya. Ayant aujourd’hui un statut de musée, l’entrée est payante à 15TL (incluse avec le MuseumPass Turquie ou la MüzeKart+).

Il s’agit d’un lieu de pèlerinage, considéré par le Vatican comme la première cathédrale de l’ère chrétienne. Dans cette grotte toute simple se réunissaient les disciples du Christ autour notamment de l’apôtre Pierre. Et c’est ici, que pour la première fois il aurait donné le nom de « Chrétiens » aux fidèles.

Au fond de la grotte, on aperçoit l’entrée d’un tunnel. Il devait permettre aux chrétiens de s’enfuir en cas de pépin!

Bien plus tard, les premiers Croisés ajoutent à la grotte cette façade de pierre (restaurée au 19ème siècle).

La visite de la grotte Saint-Pierre d’Antioche ne vous prendra que quelques minutes.

L’étrange Charonion d’Antakya

En ressortant, vous pouvez crapahuter dans la colline jusqu’à découvrir un étrange lieu païen supposé dédié à Charon : le Charonion! Ce personnage mythologique transportait l’âme des morts dans le monde souterrain… On y voit gravé dans la roche un buste, dont le visage mesure 2m de haut, couvert d’un double voile retombant sur les épaules. Sur son épaule droite se tient une statue plus petite qui représenterait le peuple d’Antioche. On suppose que ce monument a été réalisé lors d’une épidémie de peste pour protéger la ville. Mais celui-ci n’a pas été achevé. Plus que Charon, les archéologues pensent aujourd’hui qu’il pourrait s’agir de la déesse-mère (appelée parfois Cybelle, Kubaba ou Tyche), vénérée par les Hittites. Lors de notre visite, un petit groupe de femmes étaient en train de réaliser une étrange prière mystique…

Que visiter dans les environs d’Antakya

Pour visiter les environs d’Antakya, dans la province du Hatay, vous pouvez prendre un taksi pour la journée.

(Dans notre cas très spécial où nous avons visité Antakya en plein Covid avec un couvre-feu le dimanche, nous avons dû ruser. Grâce à l’ami, d’un ami, d’un ami… nous avons eu la chance d’être « promenés » par un journaliste d’Antakya, en possession d’un laisser-passer!)

Les cascades de Harbiye

A quelques minutes à la sortie de la ville d’Antakya se trouve l’antique bois sacré de Daphné, aujourd’hui appelé Harbiye. Dans la mythologie grecque, la jolie nymphe Daphné voulant se soustraire aux assauts amoureux d’Appolon supplie son père de l’aider. Ce dernier la métamorphose en laurier – defne en turc! Et voilà pourquoi le laurier est ici un produit phare. Vous trouverez partout des vendeurs de savon au laurier.

Du temple d’Apollon il ne subsiste plus rien dans ce jardin. Par contre, les restaurants y ont poussé comme des champignons, profitant de ce cadre verdoyant et rafraichissant. L’occasion d’un kahvaltı ou d’un déjeuner les pieds directement dans l’eau de la cascade.

Le Monastère de Saint Siméon le Stylite Jeune

Qu’est-ce qu’un stylite me direz-vous? Ah ça c’est sûr qu’on en croise pas tous les jours. Les stylites étaient des sortes d’ascètes du début du christianisme, qui aimaient se percher au sommet d’une colonne pour prier dans le plus grand dénuement. Style bouddha.

Siméon l’Ancien

Et Siméon est le plus connu des stylites. Mais attention, je vous parle là de Siméon l’Ancien (vous allez voir la subtilité!). Donc Siméon l’Ancien vivait à une 30ène de km au nord-ouest d’Alep au Vème siècle. Il s’était confortablement installé sur une colonne de 16m de haut. Trop étroite pour s’y allonger, il devait s’enchaîner pour dormir sans tomber. (et wikipedia ne raconte pas comment il faisait certaines choses…). Bref, il y reste pendant 37 ans avant de mourir de sa belle mort à l’âge honorable d’environ 70 ans.

Siméon Stylite le Jeune

Un siècle plus tard, c’est un autre Siméon, lui aussi stylite qui devient célèbre dans les environs d’Antioche, que l’on appelle donc Siméon Stylite le Jeune. Au total, il passera 68 ans sur différentes colonnes, dont celle où il finit sa vie au sommet de la colline « Admirable » ou « Mont des Merveilles ». C’est ici que se trouvent les ruines du monastère Saint-Siméon-stylite le Jeune qui est construit de son vivant pour abriter sa colonne.

Lors de notre visite, malheureusement, à cause du couvre-feu nous n’avons pu pénétrer sur le site, qui semblait d’ailleurs bien en ruine. Mais la vue depuis ce sommet est intéressante. Aujourd’hui, à défaut de la colonne de Siméon, ce sont des éoliennes qui couvrent la colline! Sur la petite route qui serpente pour redescendre dans la plaine, on apprécie le paysage et le calme des petits hameaux (évitez l’autre route large et toute droite qui n’a pas ce charme).

Les villages arméniens du Musa Dağ

De l’autre côté de la colline de Siméon, au pied de la ville de Samandag (point de départ également du Tunnel de Titus), se dresse le Musa Dağ – la montagne de Moïse.

A travers ces paysages verdoyants, se blottissent 7 villages agricoles d’origine arménienne. Il y a seulement 1 siècle, les arméniens étaient majoritaires dans cette région de l’ancien royaume arménien de Cilicie, aussi connu comme Petite-Arménie.

L’année 1915 marque un épisode tragique dont on ne parlera pas en Turquie, car le sujet est sensible et l’histoire réécrite. Les paysans turcs qui vivent aujourd’hui dans ces villages vous accueillent avec beaucoup de bienveillance, même si pour le visiteur averti il reste un sentiment de malaise. Toutefois, notre guide improvisé nous fait la surprise de nous faire découvrir, bien cachée, l’ancienne église arménienne du village de Bitias, aujourd’hui appelé Batı Ayaz. Un moment émouvant que l’on vit en silence…

Pour en savoir plus sur l’histoire de cette communauté arménienne, je vous encourage à lire, avant de venir, le livre « Les 40 jours du Musa dagh » de Franz Werfel. Je vous redonne les références plus bas.

Ne ratez pas non plus, sur la place du village arménien de Hidirbey, le magnifique chêne connu comme l’Arbre de Moïse. Tellement vieux que sont tronc est fendu en plusieurs endroits et qu’un enfant peut le traverser! La légende raconte que ce serait Moïse qui aurait planté là son fameux bâton de pèlerin, et qu’il aurait ainsi repoussé. Si vous avez un creux, asseyez-vous là et goûtez donc un pain au poivron – biber ekmeğı. Arrosé d’un jus d’orange bien frais – taze portakal suyu, c’est excellentissime!

En redescendant du Musa Dag, vous pouvez admirer la vue sur la mer et apercevoir le Tunnel de Titus 😉

Le Tunnel de Titus à Séleucie de Piérie

Samandağ est situé à 25km d’Antakya, au bord de la Méditerranée. C’est ici que se trouve le site antique Séleucie de Piérie (çevlik en turc) qui était le port d’Antioche. Aujourd’hui, des infrastructures portuaires à proprement parler il ne reste plus grand chose. Par contre il reste le Tunnel de Titus!

L’accès au site coûte 12TL (inclus avec MuseumPass Turquie ou MüzeKart+). Depuis le guichet, vous faites une petite marche dans la garrigue pendant un quart d’heure. Vous atteignez un embranchement. A droite, vous marchez encore un quart d’heure pour atteindre une ancienne nécropole taillée dans la roche. A gauche vous descendez dans le Tunnel de Titus.

Mais qu’est-ce donc que ce Tunnel de Titus? En réalité, il faudrait l’appeler Tunnel de Titus et Vespasien. Car c’est l’empereur Romain Vespasien qui en a commandité la construction au Ier siècle avant JC, bien qu’il n’ai été achevé qu’après la mort de son successeur Titus.

De part sa position géographique, à l’embouchure du fleuve Oronte et au pied de la montagne, le port d’Antioche est dès sa fondation menacé par les inondations et surtout l’ensablement. La solution qui est trouvée est donc de creuser un tunnel qui fassent dévier les eaux du fleuve. Prouesse technique puisque le Tunnel de Titus est creusé dans la roche sur 1380m de long, 6m de large et 7m de haut, à main d’homme! Et l’on estime que 1 000 hommes s’y sont attelé, soit 2 000 mains d’hommes!

Le Tunnel de Titus est aujourd’hui inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.

L’ensemble du Tunnel de Titus se décompose en une partie où les parois verticales s’inclinent jusqu’à presque se toucher; puis une partie à ciel ouvert et enfin un tunnel totalement fermé.

Aujourd’hui il n’y a plus vraiment d’eau qui coule au fond de ce canal. Il peut rester toutefois de l’humidité qui rend les pierres glissantes par endroit.

La randonnée dans le Tunnel de Titus n’est pas longue – vous en faites l’aller-retour en 20 minutes – mais elle n’est pas adaptée aux personnes qui ont du mal à marcher.

Par ailleurs, dans la section du tunnel qui est totalement couverte, on est quasiment dans le noir. L’idéal est d’avoir emporté une petite lampe frontale. Sinon la lumière de votre smartphone fera l’affaire, mais vous aurez parfois besoin de vos 2 mains pour crapahuter.

Comptez donc 1h30 à 2h pour visiter l’ensemble du site de l’ancienne Séleucie de Piérie.

Où se loger à Antakya dans le Hatay?

Pour vous loger à Antakya, le mieux est de se rapprocher du centre historique. Dans les petites ruelles étroites, de nombreuses pensions ouvrent leur porte sur des cours à l’ombre de citronniers et d’orangers. C’est le cas par exemple de Jasmin Konak Otel.

Pour un peu plus de confort, le meilleur hôtel qui nous ait été recommandé est le Sabun. Il s’agit d’une ancienne savonnerie réhabilitée en hôtel, prisée par les hommes d’affaires du coin. L’avantage est que vous êtes quand même à quelques minutes à pied du centre historique.

Pour les amateurs d’architecture plus contemporaine, le musée-hôtel est un incontournable. Il vous faudra un portefeuille bien garni pour ce 5 étoiles!

Le Kunefe, une spécialité culinaire à déguster à Antakya dans le Hatay!

Qui n’a jamais goûté au Künefe? Ce dessert est une spécialité de Syrie et c’est donc à Antakya que vous mangerez le meilleur Künefe de Turquie!

L’ingrédient de base du künefe est le fromage! Mais rien de très fort en goût, plutôt un fromage type mozzarella qui en chauffant fait des fils. Agrémenté de sirop de sucre et de cheveux d’Ange, saupoudré de poudre de pistache, cette douceur n’est pas très diététique. Mais arrosée d’un çay, ça coule tout seul! Vous pouvez même en partager un à deux, façon la Belle et le Clochard pour un moment romantique 😉

La meilleure adresse selon les locaux, pour manger un Künefe à Antakya, c’est dans le bazar, chez Çınar Alti künefe Yusuf Usta. Demandez pour trouver le chemin 😉

Conseil de lecture avant le visiter Antakya dans le Hatay

Je vous ai parlé plus haut de ce livre : Les 40 jours du Musa dağı de Franz Werfel. Il s’agit d’une épopée basée sur une histoire vraie. Celle de la communauté arménienne qui vivait en 1915 dans ces villages au-dessus de Samandag. L’auteur est un allemand, qui ironie de l’histoire découvrira plus tard le génocide des juifs dans son propre pays (le livre parait en 1933 comme un funeste présage…). L’histoire qui nous est racontée est bouleversante évidemment. Car mal connue du grand public, en tous cas c’était mon cas.

Sur les 7000 arméniens du Musa Dag, environ 4000 ont pu échapper au massacre. Grâce à une résistance acharnée de ces paysans, et l’arrivée providentielle d’un navire français.

Un récit bouleversant que je vous recommande. Mais qui n’enlève rien à mon attachement au peuple turc d’aujourd’hui. Espérons simplement que les dirigeants gagnent en sagesse…

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J’espère avec ces quelques lignes avoir éveillé en vous un peu de curiosité pour vous rendre à Antakya dans le Hatay. Longtemps sinistrée par la guerre syrienne qui sévissait à quelques kilomètre à peine, puis figée comme partout par la crise sanitaire, Antakya retrouve sa sérénité.

Vous pouvez vous y rendre sans inquiétude particulière.

Antakya enchante par son identité multiculturelle, multiconfessionnelle et son histoire extraordinaire. Allez donc passer un week-end à Antakya!